Partant du constat que l’apprentissage est « un véritable outil d’insertion dans l’emploi, au service des jeunes et de l’entreprise » (69 % des apprentis trouvent un emploi en sortie de diplôme), le Gouvernement entend en promouvoir le recours.
C’est tout l’objet des dispositions de de la loi Avenir Professionnel relatives au contrat d’apprentissage.
La loi, pour ce faire, s’est donc attachée à simplifier et élargir le recours à l’apprentissage ainsi qu’à en flexibiliser le régime pour le rendre plus attractif pour les entreprises et des futurs apprentis.
Le recours à l’apprentissage s’est à la fois élargi et simplifié.
Ainsi, la limite d’âge pour accéder au dispositif d’apprentissage est passée de 25 ans révolus à 29 ans révolus. (Article L. 6222-1 du Code du travail ).
De même, le dispositif autorise désormais une durée d’apprentissage en entreprise plus courte.
En effet, si cette durée est toujours dépendante de la durée du cycle de formation, la durée du contrat peut dorénavant être limitée à 6 mois contre une durée minimale d’un an auparavant. (Article L. 6222-7-1 du Code du travail ).
A noter que lors de la conclusion du contrat, les parties devront définir les différentes périodes d’exécution du contrat chez l’employeur et au sein du Centre Formation d’Apprentis (CFA) (Article L. 6222-12 du Code du travail ).
Il est également précisé que le contrat doit être conclu dans les 3 mois qui précèdent le début de son exécution chez l’employeur ou dans le CFA.
La simplification du dispositif passe aussi par les modalités d’enregistrement du contrat par les chambres consulaires qui est remplacé par une simple procédure de dépôt auprès des opérateurs de compétences (destinés à remplacer les OPCA).
Les compétences requises pour devenir maître d’apprentissage ne dépendent plus des seules dispositions réglementaires. Au contraire, elles sont désarmais prioritairement définies par la convention de branche.
Ce n’est, ainsi, qu’en l’absence de disposition de branche sur ce point qu’il convient de se reporter à un décret (à paraitre courant 2019) qui fixera les conditions de compétence du maitre d’apprentissage. Selon le projet de décret, pourraient prétendre à devenir maître d’apprentissage les personnes justifiant :
Jusqu’ici, l’exécution du contrat d’apprentissage était limitée au périmètre des Etats membres de l’Union Européenne. La Loi Avenir Professionnel étend le champ géographique de l’apprentissage et permet désormais à l’apprenti de l’exercer à l’étranger, hors Union Européenne, sous réserve d’une durée d’exécution en France de 6 mois minimum.
Le principe de l’alternance, entre périodes en cours et périodes en entreprise, est supprimées et l’intégralité de l’exécution à l’étranger est faite soit dans le centre de formation soit au sein de l’entreprise.
Concernant la durée du travail, les apprentis restent, par principe, soumis à la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires et ne peuvent accomplir plus de 8 heures de travail quotidien.
Cependant, des dérogations sont admises :
Chacune des heures dérogatoires accomplie est compensée :
C’est sur ce point que le contrat d’apprentissage s’est le plus flexibilisé.
Jusqu’ici, la rupture du contrat d’apprentissage ne pouvait intervenir qu’en cas de :
Les deux premiers modes de rupture restent en vigueur. En revanche, La Loi Avenir Professionnel a largement flexibilisé le régime du contrat d’apprentissage en instaurant la rupture unilatérale, sans recours au Conseil de prud’hommes.
Cette rupture peut intervenir :
Pour ce dernier motif, l'exclusion, en soi, constitue la cause réelle et sérieuse du licenciement.
A noter qu’en cas de licenciement, la procédure de licenciement pour motif personnel doit être respectée.
Auparavant, le financement du dispositif d’apprentissage dépendait de mesures éparpillées au travers d’un crédit d’impôt et de trois aides financières attribuées sous condition d’effectif.
La Loi Avenir professionnel simplifie le financement du dispositif en attribuant une aide financière unique destinée aux seules entreprises de moins de 250 salariés qui embauchent des apprentis préparant un diplôme ou un titre d’un niveau qui ne dépasse pas celui du baccalauréat.
Son montant sera défini dans les décrets à venir.
Année d’exécution du contrat |
Age |
Contrat conclu avant le 1er janvier 2019 (en % du SMIC) |
Contrat conclu après le 1er janvier 2019 (en % du SMIC) |
1ère année |
16-17 ans |
25 |
27 |
18-20 ans |
41 |
43 |
|
21-25 ans |
53 |
53 |
|
2ème année |
16-17 ans |
37 |
39 |
18-20 ans |
49 |
51 |
|
21-25 ans |
61 |
61 |
|
3ème année |
16-17 ans |
53 |
53 |
18-20 ans |
65 |
65 |
|
21-25 ans |
78 |
78 |
|
Quelle que soit l’année |
26-29 ans |
100 |
100 |
Une majoration de 15 points est accordée aux apprentis qui concluent un autre contrat, pour une durée d’un an, afin de préparer un titre de même niveau que celui précédemment obtenu.